Emily O’Reilly, reconduite comme Médiatrice européenne

©UE- Service audiovisuel
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La fonction de Médiateur européen a été créée par le Traité de Maastricht en 1992 et confirmée en 2009 par le TFUE (Traité sur le Fonctionnement de l’Union Européenne).

Le poste est renouvelable tous les cinq ans, et Madame Emily O’Reilly, élue par le Parlement européen en 2013, a été reconduite en décembre 2019.

Quel est le rôle du (de la) Médiateur·trice européen·ne ?

Le (la) titulaire du poste, qui siège à Strasbourg, est, en quelque sorte, le « gendarme européen de l’éthique ». Son rôle est en effet d’enquêter sur les plaintes pour « mauvaise administration » déposées contre des institutions ou organes de l’Union européenne qui enfreindraient les procédures administratives (manque de transparence, discrimination, abus de pouvoir, procédures incorrectes, etc.). Ces plaintes peuvent être introduites par des citoyens ou des résidents des pays de l’UE, comme par des associations ou entreprises établies dans l’UE. Elles peuvent l’être également de la propre initiative du (de la) médiateur·trice qui s’efforce, dans un premier temps, de résoudre le problème en informant l’institution concernée, en tentant, si c’est nécessaire, de parvenir à un accord amiable. En cas d’échec, il/elle peut adresser des recommandations à l’institution. En dernier ressort il/elle peut soumettre un rapport spécial au Parlement européen qui doit alors prendre les mesures nécessaires.

Organe impartial, le (la) Médiateur·trice ne reçoit d’instructions d’aucun gouvernement ou organisation et présente chaque année un rapport d’activité au Parlement européen.

Emily O’Reilly.

Née en 1957, cette ancienne journaliste politique irlandaise a été la première femme à exercer les fonctions de médiatrice (« ombudswoman ») et de commissaire à l’information dans son pays. En 2013, elle succède au Grec Nikiforos Diamandouros qui, comme elle, avant sa nomination comme Médiateur européen, avait occupé le même poste auprès du gouvernement de son pays. Elle est réélue une première fois en décembre 2014, puis en décembre 2019 au terme d’un troisième tour, par 320 voix contre 280 à l’Estonienne Julia Laffranque.

Lors de son précédent mandat, Emily O’Reilly s’est distinguée par la remise d’un rapport très critique sur la nomination controversée du directeur de cabinet de Jean-Claude Juncker, Martin Selmayr, au poste de secrétaire général de la Commission. Elle a également saisi le comité d’éthique de la Commission en 2018 pour des faits de « lobbying  » à l’encontre de l’ancien président de la commission, José Manuel Barroso. Elle a par ailleurs mené des enquêtes sur le manque de transparence dans le processus décisionnel des États membres sur différents sujets.

A l’aube de son nouveau mandat Emily O’Reilly a d’ailleurs déclaré dans un communiqué : « Nous devons mettre un terme à la culture du « c’est la faute de Bruxelles » alors que souvent ce sont les ministres [des États] qui prennent les décisions clés dans l’Union européenne ». A l’issue de réunions dont les délibérations ne sont pas publiques…

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