Journées européennes du patrimoine  – 18 et 19 septembre 2021 : Patrimoine pour tous

© Journées européennes du patrimoine

Les 38èmes Journées européennes du patrimoine sont placées sous le signe du Patrimoine pour Tous ; elles célèbrent le décloisonnement culturel et le patrimoine inclusif et diversifié ; il s’agit d’œuvrer à supprimer les obstacles physiques, culturels et sociaux qui peuvent empêcher la participation culturelle des citoyens, surtout après plus d’une année de pandémie, et de mettre en avant les projets qui réservent un accueil et une médiation particulièrement adaptés.

Historique

Les Journées européennes du patrimoine résultent d’une action conjointe du Conseil de l’Europe et de la Commission européenne.

Le 3 octobre 1985, à Grenade, naissent les Journées du patrimoine ; la deuxième conférence du Conseil de l’Europe se déroule en présence de tous les ministres européens du patrimoine architectural ; Jack Lang, alors ministre de la Culture, a l’idée de proposer que soit étendue à d’autres pays européens la journée Portes ouvertes dans les monuments historiques, lancée en France. Rapidement, les Pays-Bas, le Luxembourg, Malte, la Belgique, l’Écosse et la Suède, décident d’organiser des journées similaires.

Actuellement 50 Etats organisent leurs Journées européennes du patrimoine ; ils sont tous signataires de la Convention culturelle européenne[1].

La rencontre entre culture et public européen débute dès 1975, avec le succès de « L’Europe, un patrimoine commun », visant à valoriser le patrimoine dans tous les États membres du Conseil de l’Europe. En 1991, les Journées du patrimoine, initiative française depuis 1984, deviennent officiellement les Journées européennes du patrimoine.

La construction du patrimoine en Europe s’appuie aussi sur d’autres conventions, comme la Convention pour la sauvegarde du patrimoine architectural de l’Europe (1985) et la Convention européenne pour la protection du patrimoine archéologique (1992).

La Convention-cadre du Conseil de l’Europe sur la valeur du patrimoine culturel pour la société dite Convention de Faro est un traité multilatéral du Conseil de l’Europe, conclu et signé le 27 octobre 2005 à Faro et entré en vigueur le 1er juin 2011 ; ce texte demande aux  Etats signataires de s’entendre sur la préservation, la connaissance et la pratique du patrimoine culturel ; il donne aux citoyens le droit d’accéder à ce patrimoine et d’y participer ; il rappelle enfin que le patrimoine culturel est une ressource servant au développement humain, à la valorisation des diversités culturelles et à la promotion du dialogue interculturel, tout en mettant en avant un modèle de développement économique durable.

Objectifs des Journées

 Elles tendent à :

  • sensibiliser davantage les citoyens européens à la richesse et à la diversité culturelle du continent ainsi qu’à la préservation de son patrimoine ;
  • créer un climat propre à faire accepter la mosaïque des cultures européennes ;
  • combattre le racisme et la xénophobie, favoriser une plus grande tolérance, en dépassant les frontières nationales ;
  • sensibiliser le grand public et les autorités à la nécessité de protéger le patrimoine culturel ;
  • inviter l’Europe à relever les défis sociaux, politiques et économiques.

Principes

Six principes en commun régissent ces Journées :

  • elles ont lieu annuellement, en septembre, aux dates retenues par chaque Etat ;
  • dans la mesure du possible, il s’agit d’une manifestation gratuite, ou les tarifs proposés doivent être réduits par rapport à une période normale ;
  • la participation du jeune public est encouragée ;
  • l’appellation « Journées européennes du patrimoine » est obligatoire pour tous les pays ou organismes participant ;
  • le logo des Journées européennes du patrimoine doit figurer sur l’ensemble des documents ;
  • ces Journées privilégient l’ouverture de sites ordinairement fermés à la visite ; mais les sites ordinairement ouverts  peuvent également recevoir du public ces jours-là, à condition de  proposer des activités différentes de la programmation habituelle.

Fréquentation

Véritable temps fort culturel européen, ces journées doivent montrer les trésors patrimoniaux, du plus modeste au plus prestigieux. Il est primordial de toucher un large public, de le sensibiliser aux valeurs véhiculées par le patrimoine ainsi qu’à l’importance de sauvegarde et de conservation. Globalement ce sont quelque 50 000 monuments et sites qui seront (re)découverts, avec près de 30 millions de visiteurs.

Le succès de la fréquentation est dû aux organisateurs qui peuvent choisir des actions ou des sujets spécifiques comme des découvertes et visites guidées de monuments, de sites historiques, de collections de musées, des ateliers, des conférences, des démonstrations de métiers du patrimoine, des projets ayant trait aux nouvelles technologies, des concerts, etc.

Dans une partie de la Belgique, le sujet retenu est Femmes et patrimoine en Wallonie. Aux Pays-Bas, il sera difficile de faire son choix entre le cœur politique de La Haye, les églises médiévales de Maastricht, les quais d’Amsterdam, etc.

En France, le dispositif Levez les yeux, initié en 2019, se poursuit et invite les scolaires, de la maternelle à la terminale, à la découverte du patrimoine de proximité[2].

En Nouvelle-Aquitaine, le patrimoine rimera cette année avec originalité, création et inclusion : 1837 actions sont proposées.

En Corrèze, la découverte des parties généralement fermées du Château de Pompadour est l’un des 71 projets de ce département ; en Creuse, 117 projets sont prévus, comme les Journées du Matrimoine à Felletin ; en Dordogne où 131 projets sont inscrits, pourquoi ne pas visiter le Château de Lacypierre à Saint-Crépin-et-Carlucet ? Quant à la Haute-Vienne, 124 propositions de visite sont offertes, comme celle de la Maison de l’or en Limousin au Chalard.

Au fil des ans, le succès de ces journées n’est plus à démontrer : la démocratisation du patrimoine et l’accès à une culture commune européenne sont des moments forts de rassemblement, de partage et d’actions au service d’une société européenne plus inclusive, avec la diversité et la culture comme horizon.

Sources :

Nouvelle-Aquitaine :

Corrèze :

Creuse :

Dordogne :

Haute-Vienne :


[1]  Adoptée le 19 décembre 1954 à Paris et entrée en vigueur le 5 mai 1955, cette convention est ouverte à la signature des Etats membres, à l’adhésion des Etats non membres et à la Communauté européenne ; elle s’est fixée pour objectifs de développer la compréhension mutuelle entre les peuples d’Europe, de sauvegarder la culture européenne, de promouvoir les contributions nationales à l’héritage culturel commun de l’Europe, en encourageant l’étude des langues, de l’histoire et de la civilisation et en organisant des activités culturelles d’intérêt européen.

[2] Le patrimoine français est considérable, avec plus de 44 000 monuments historiques (châteaux, usines, églises, jardins, ponts, fermes, moulins, phares, mairies, écoles, etc. de toutes époques) ; ce dispositif est une occasion unique pour les élèves de prendre conscience qu’ils ont, à portée de regard, sur leur territoire, une incroyable diversité patrimoniale, et pour les enseignants de sensibiliser leurs élèves à l’importance du patrimoine et de l’architecture.

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