L’Europe en Limousin : ne pas oublier la PAC !

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Pour évoquer l’Europe en Limousin, une brève récapitulation des aides accordées au monde agricole dans le cadre de la Politique Agricole Commune (la PAC) constitue un point de vue intéressant.

En effet, le Limousin fait partie des « zones à prédominance rurale » selon la typologie de l’Union européenne, puisque, sur les 16 942 km2 que compte l’ancienne Région, la Surface Agricole Utile (SAU) couvre 51 % du territoire dont 86 % en prairies. Par ailleurs, cette appellation est justifiée par la forte imbrication des villes (de taille relativement petite) dans le territoire environnant, ce qui conduit à ce que nombre de mesures de développement rural concernent également les habitants des zones urbanisées.

A chaque étape de leur activité, ou presque, les agriculteurs perçoivent une aide spécifique de l’Union Européenne. La liste est longue et les modalités complexes.

Pour compléter « le premier pilier de la PAC » qui permet de soutenir les marchés et les revenus agricoles dans le cadre de la politique agricole commune, l’Union européenne a mis en place, en tant que « second pilier » de la PAC, une politique spécifique pour le développement rural dont le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) est l’instrument de financement. Les situations les plus diverses sont envisagées et aidées : aide à l’installation pour un jeune agriculteur, aide pour la construction de bâtiments agricoles spécifiques et correspondant aux normes actuelles, aide en cas de catastrophe naturelle…

Pour les agriculteurs qui s’engagent à respecter « les bonnes pratiques » environnementales et à privilégier les productions « bio » existe le « paiement vert ». Celui-ci permet aux agriculteurs de répondre aux normes devenues plus exigeantes parce que favorisant la qualité plus que la quantité. Mais ces nouvelles méthodes demandent des investissements importants.

L’année dernière, l’Union européenne a versé  332 millions d’euros à 10 400 agriculteurs en Limousin, soutenant ainsi des activités agricoles, sylvicoles, agroalimentaires ou en lien avec le développement rural.

Pour beaucoup d’éleveurs (qui représentent la majorité des exploitants agricoles de la région), qu’ils soient producteurs de lait ou de viande, le montant des aides européennes est supérieur au revenu dégagé par la vente de leurs produits, il est vrai faiblement rémunérés.

S’y ajoutent les difficultés provoquées par les retards, depuis 2016, de l’administration française à verser les aides européennes destinées à encourager le bio.

De plus, il semble que la crise actuelle, liée à la pandémie, donne des arguments aux grands groupes de l’agro-alimentaire pour faire baisser les prix d’achat des productions et les ramener au niveau d’avant la loi de novembre 2018 qui mettait fin à la « guerre des prix » et permettait que le travail des agriculteurs soit mieux rémunéré.

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