LIFE WILD BEES : les 5 parcs naturels régionaux de Nouvelle Aquitaine acteurs d’un projet européen pour sauver les abeilles sauvages.

© Wild bees life

La région Nouvelle Aquitaine s’est engagée dès 2017 dans la mise en œuvre d’un plan régional en faveur des pollinisateurs. S’appuyant sur le nouveau plan national de 2021 en faveur des insectes et des pollinisateurs, elle a mis en place pour la période 2022-2026 une nouvelle feuille de route en faveur des pollinisateurs sauvages, avec l’appui de ses 5 parcs naturels régionaux (PNR)[1].

C’est ainsi qu’un plan d’action inter- PNR a été défini, qui s’est concrétisé par le « LIFE Wild Bees »[2] . Lancé en septembre 2021, ce plan se poursuivra jusqu’en mai 2026 et un avenant pour une prolongation jusqu’à 2027 est en cours de rédaction. Il est doté d’un budget de 6 494 000 €, cofinancé à 60 % par l’Union européenne.

Pourquoi sauver les abeilles sauvages ?

En France et dans le reste de l’Europe, l’effondrement des populations d’insectes est l’une des manifestations les plus inquiétantes de la crise de la biodiversité. Les abeilles sauvages sont des espèces méconnues qui jouent pourtant un rôle essentiel pour la pollinisation et la préservation des écosystèmes. Contrairement aux abeilles mellifères, les abeilles sauvages sont, pour la plupart, des êtres solitaires qui nichent au sol et sont particulièrement vulnérables aux pesticides. Ainsi on estime que 9 % des espèces d’abeilles sauvages sont menacées en Europe. Or notre continent en compte aujourd’hui près de 2000, dont 1000 rien qu’en France. Leur protection apparait donc particulièrement cruciale dans l’hexagone, pour limiter leur déclin et préserver la pollinisation des territoires.

Coordonné par le parc naturel du Périgord Limousin, LIFE « Wild Bees » a permis pour la première fois aux 5 parcs de travailler de façon collégiale, avec l’ambition de répondre localement aux enjeux de sauvegarde des pollinisateurs. L’objectif est à la fois d’étudier les espèces d’abeilles sauvages, de restaurer leurs habitats et de sensibiliser les citoyens et acteurs locaux à leur préservation.

Appuyé par la Région et son Agence régionale de la biodiversité, ce plan d’action associe également l’Office pour les insectes et leur environnement (Opie)  et BIOGECO, laboratoire de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE).

Il s’articule autour de 4 axes :

  • l’amélioration des connaissances par une évaluation de la diversité des abeilles sauvages par grands types de milieux, sur un ensemble de sites au sein des cinq parcs naturels ;
  • la restauration d’un maillage dense d’habitats favorables par la mise en place de travaux de génie écologique sur des sites à haute valeur patrimoniale (Natura 2000, réserves naturelles …) mais aussi entre ces sites (milieux agricoles, emprises vertes) pour restaurer et connecter des habitats propices aux abeilles sauvages ;
  • le soutien à la filière du végétal local, en développant un mélange de graines locales spécifique à chaque parc, en utilisant au maximum les plants d’origines locales sur les projets et en communiquant auprès du grand public, des collectivités ou des professionnels sur les bonnes pratiques à adopter lors de projets de végétalisation ;
  • la transmission et la valorisation des bonnes pratiques en accompagnant et formant les différents décideurs publics ou privés et les professionnels du territoire, mais également en proposant des animations auprès des scolaires et de nombreux évènements publics. L’ensemble des méthodes et outils conçus dans le programme LIFE ayant vocation à être mis à disposition à la fin du programme, afin d’essaimer les bonnes pratiques au-delà des territoires des parcs.

Illustration emblématique du projet : la construction de jardins communaux, les « jardins bourdonnants », en concertation avec les citoyens, les associations et les élus locaux. Les communes retenues ont ainsi pu ainsi bénéficier de l’aide technique et financière des PNR pour créer un espace communal tout aussi accueillant pour les habitants que pour les espèces pollinisatrices !

Et LIFE « Wild Bees » s’invite jusque dans les jardins privés. Un guide de bonnes pratiques à destination des particuliers sera publié l’année prochaine. En attendant, certains conseils ont déjà été partagés sur son site[3] , visant à créer de véritables havres de paix pour les pollinisateurs.

Premier bilan en chiffres :
19 sites restaurés, dont 3 supplémentaires d’ici à 2026 ; 30 formations professionnelles et 50 formations grand public déjà effectuées ; plus de 50 collectivités accompagnées pour la réalisation de jardins communaux par les PNR.
A ce jour, 9 communes du Limousin se sont ainsi lancées dans la création de jardins bourdonnants :5 en Haute-Vienne, 2 en Corrèze et 2 en Creuse[4]. Mais les PNR accompagnent également les communes dans la végétalisation de cours d’école, voire, comme à Peyrelevade, de cimetière !


[1] PNR du Périgord-Limousin, du Marais poitevin, des Landes de Gascogne, du Médoc et de Millevaches

[2] Créée en 1992, LIFE est le programme de financement de l’Union européenne qui soutient les projets liés à l’environnement et au changement climatique. Il est doté d’une enveloppe de plus de 5,4 milliards d’euros sur la période 2021-2027, dont plus de 3,5 milliards consacrés aux activités liées à l’environnement et plus de 1,9 milliard au changement climatique. Le Life Wild Bees s’inscrit dans le sous-programme « Nature et biodiversité ».

[3] www.life-wild-bees.eu

[4] Maisonnais-sur-Tardoire, Cussac, Dournazac,  Rilhac-Lastours, La Croisille-sur-Briance ( 87) Sarran, Peyrelevade (19), Chavannat, Felletin (23).