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Dès la fin de la Première Guerre mondiale et surtout après la seconde, la nécessité de construire une Europe politique s’est imposée dans l’esprit de nombreux intellectuels et hommes politiques, comme le meilleur moyen d’installer durablement la paix sur le continent.

Cette vision d’une Europe unie n’est pas une nouveauté du 20ème siècle, elle a eu des précurseurs dans l’Europe des siècles précédents et même en remontant jusqu’au Moyen-Âge.

Au Moyen-Âge, la guerre bien qu’insupportable pour le peuple est plutôt bien installée dans les mœurs de celui-ci et donc imaginer un autre fonctionnement du monde relève alors de l’utopie et c’est ce que fera le penseur et poète italien Dante Alighieri à la fin du 13ème siècle dans un ouvrage intitulé « De la monarchie » dans lequel il développe l’idée d’un régime idéal, une monarchie universelle qui engloberait toutes les nations dans un même ensemble politique.

Au 18ème siècle (le siècle des lumières), le désir d’unité des peuples sera repris par l’abbé de Saint-Pierre puis par Jean-Jacques Rousseau mais aussi par le philosophe allemand Emmanuel Kant qui publiera un projet de paix perpétuelle.

C’est un siècle plus tard que Victor Hugo proposera la célèbre formule d’Etats-Unis d’Europe qui devra faire triompher la paix, la liberté et la justice. Les horreurs du premier conflit mondial feront apparaitre à beaucoup comme une impérieuse nécessité de réaliser cette utopie.

Après la Seconde Guerre mondiale, c’est le discours de Robert Schuman du 9 mai 1950 qui est considéré comme l’acte fondateur de la construction européenne et cela au nom de la paix : « Pour que la paix puisse vraiment courir sa chance, il faut, d’abord, qu’il y ait une Europe. Cinq ans, presque jour pour jour, après la capitulation sans conditions de l’Allemagne, la France accomplit le premier acte décisif de la construction européenne et y associe l’Allemagne ».