AnnaAnna, 25 ans, a effectué un semestre Erasmus à Wageningen (Pays-Bas) en 2013.

J’ai choisi de réaliser un semestre Erasmus pour m’améliorer en anglais, découvrir une autre manière d’enseigner, des étudiants de pays différents et une ville réputée pour ses actions en faveur de l’environnement. L’université de Wageningen (Pays-Bas) est reconnue dans le domaine des sciences du vivant pour donner des cours de qualité et attire énormément d’étudiants étrangers, ce qui crée de nombreux échanges entre les nationalités. Enfin, le cadre de vie y est particulièrement agréable : tous les trajets se font à vélo, la ville est dynamique et les initiatives étudiantes en faveur de l’environnement sont nombreuses.

Il existe un partenariat entre l’université de Wageningen et mon école d’ingénieur AgroParisTech, ce qui est censé faciliter les échanges mais le dossier de candidature reste conséquent (notes de première année d’école d’ingénieur, notes de classe préparatoire, toutes traduites en anglais, lettre de recommandation d’un professeur d’anglais). Les démarches administratives sont assez lourdes (prendre contact avec un tuteur AgroParisTech et un tuteur de l’université d’échange pour valider le choix des cours du semestre, résilier l’abonnement de transports à Paris, la chambre universitaire dans laquelle je logeais, se renseigner sur les frais bancaires etc.). Cela fait beaucoup de démarches entre l’école d’ingénieur et l’université d’accueil, avec des délais à respecter, de nombreux formulaires à remplir. Cette phase précédant le départ n’est pas la plus drôle, mais je ne regrette pas du tout ! Je m’étais renseignée auprès d’étudiants qui avaient réalisé un Erasmus à Wageningen les années précédentes concernant les cours à choisir et la vie là-bas.

Trouver un logement avant d’être sur place n’est pas évident. J’ai pu trouver une colocation quelques jours avant de partir suite à un entretien Skype. Des groupes Facebook permettent également d’entrer en relation avec des étudiants qui sous-louent leur logement, ce qui est autorisé aux Pays-Bas. Il était plus facile de trouver un logement seul qu’en colocation : la solution est donc peut-être de commencer par sous-louer une chambre seule le temps de découvrir la ville et les autres étudiants, puis de se mettre en colocation. La sous-location se fait facilement, pour ma part une simple feuille à signer rédigée par l’étudiante qui me sous louait sa chambre. J’ai bénéficié d’une bourse Erasmus études. La vie à Wageningen étant moins chère qu’à Paris, mon budget était suffisant. Les contacts se sont faits grâce aux cours et événements organisés par les associations étudiantes.

J’ai pu découvrir plusieurs villes le week-end et grâce à un voyage d’études prévu dans un de mes cours. J’avais tout de même beaucoup de travail et des semaines de cours assez complètes, je n’ai donc pas pu visiter autant que je l’aurais souhaité. Ce paramètre varie beaucoup d’un Erasmus à l’autre (selon les exigences de l’université, le nombre de crédits à valider, l’organisation des cours etc.). Les conditions de travail étaient meilleures dans la mesure où de nombreuses salles de travail, salles informatiques et matériels sont à disposition des étudiants. La restauration est meilleure également, plus saine que les CROUS français (plats végétariens proposés notamment). Le semestre a duré 4 mois, ce qui est un peu court si l’on tient compte des semaines nécessaires pour s’installer, s’intégrer puis préparer le retour (revendre des affaires, par exemple). Il n’est pas non plus facile de participer à des associations lorsqu’on ne reste qu’un semestre.

Points positifs : découverte d’un pays, rencontre avec des étudiants du monde entier, forte amélioration de mon niveau d’anglais et d’espagnol, j’ai parlé anglais mais aussi espagnol grâce à des amis colombiens, regard différent sur la manière d’enseigner, cadre de vie très agréable, découverte de nombreuses initiatives étudiantes, sentiment d’avoir appris davantage que les étudiants restés en France… Points négatifs : démarches administratives énergivores avant et après le semestre, durée du séjour un peu courte, arrivée des étudiants en décalé… Je n’ai spontanément pas un sentiment fort d’appartenance à l’Europe (en tout cas secondaire par rapport au sentiment d’être française), ce genre d’expérience est donc une belle manière de le développer. J’ai adoré le mode de vie à vélo et écolo (dans le jardin de la maison dans laquelle j’étais en colocation, nous avions 2 poules et donc des œufs frais tous les jours !), bien loin de la vie parisienne que j’avais eu précédemment.

Je recommande aux étudiants de faire un semestre d’études à l’étranger, ce sont plein de bons souvenirs, une super expérience à vivre en tant qu’étudiant ! Après ce semestre Erasmus, je suis partie en année de césure à l’étranger. Je termine actuellement mes études d’ingénieur. Cette expérience est appréciée par les recruteurs : j’ai souvent eu des questions à ce propos, ce qui montre un intérêt certain. Quelques conseils : ne pas hésiter à faire un Erasmus ! Bien choisir le pays et la ville, en accord avec ses envies. Ne pas se dire qu’on n’est « pas assez bon » en anglais : il est très facile de progresser une fois dans le bain anglophone. Bien se renseigner sur les aides financières disponibles. Enfin, ne pas hésiter à contacter ceux qui ont déjà eu une expérience de ce type pour leur poser des questions.