piemonte2Julien, 25 ans, en service civique à la Maison de l’Europe en Limousin en 2015, a effectué un stage universitaire de 5 semaines à Cuneo (Italie) en 2013.

Dans le cadre de mon Master de traduction à l’université Paul Valéry de Montpellier, je devais effectuer un stage à l’étranger pour valider mon M1. Je souhaitais partir en Italie pour pratiquer davantage ma seconde langue de spécialité tout en ayant une expérience dans le tourisme. J’ai eu la chance d’être retenu par une société touristique située à Cuneo, petite ville du Piémont italien. J’ai vu qu’ils avaient l’habitude de recevoir des stagiaires, je partais donc plutôt confiant et content. Disposant de quelques semaines entre la confirmation et le départ, j’ai pu réserver un logement après avoir passé en revue sur Internet les modes d’hébergement possibles sur la ville. J’ai opté pour une chambre en auberge à 100€ la semaine, je n’ai pas trouvé mieux en termes de prix, il n’y avait pas trop le choix en même temps. Je me réjouissais de vivre quelques semaines en Italie, de travailler avec des Italiens et de découvrir cette région même si je ne visais pas de grands accomplissements sur une telle durée.

Une fois sur place, j’ai été très bien accueilli par la responsable de l’auberge et j’ai également retrouvé une camarade qui avait, elle aussi, trouvé un stage dans cette ville. Ainsi, nous avons pu programmer des sorties ou parler un peu après le boulot, ce qui était plutôt sympa. Durant mon séjour, j’ai travaillé dans un open space, ce qui m’a permis de discuter à tout moment avec mes collègues et donc de pratiquer la langue italienne au quotidien. Mes tâches consistaient principalement à accueillir le public, gérer le courrier et les demandes de documentation ou encore à rédiger et traduire des articles pour le site web, ce qui m’a globalement plu. Ce qui m’a le plus marqué, c’est d’être lessivé le soir à force de parler en italien car le simple fait de parler dans une langue étrangère nécessite beaucoup plus de concentration. Quoi qu’il en soit, je n’ai pas eu de difficultés à m’exprimer ou à comprendre les gens, on s’adapte très vite même si l’accent diffère de la langue standard ou si des expressions peuvent poser des difficultés. Il suffit de demander ou de faire répéter dans le pire des cas !

Par ailleurs, je tenais quand même à visiter les alentours, ce que j’ai pu faire du fait d’être venu avec ma voiture, autrement, il aurait été difficile de s’éloigner de la ville. J’ai pu découvrir de beaux villages et m’aérer un peu dans une région qui n’est toutefois pas la plus attractive d’Italie. Les cinq semaines se sont écoulées rapidement car je n’ai pas eu vraiment le temps de m’ennuyer. Le coût de la vie m’a paru un peu plus élevé qu’à Montpellier (carburants, magasins, loyers…) où je faisais mes études, mais je me suis quand même permis quelques plaisirs, notamment une bonne cure de pizze et de gelati, un vrai régal ! Il fallait bien ça pour compenser le froid et la pluie de cette région qui m’ont accompagné tout le long du séjour !

Je n’aurais pas été contre le fait de prolonger le stage mais ce n’était pas vraiment envisageable sans la moindre rémunération. J’étais déjà parti dans ma tête la dernière semaine car il fallait penser à la rédaction du rapport de stage. La soutenance s’est bien passée et j’ai pu valider mon année grâce à ce stage. Ce séjour m’a donné envie de repartir en Italie ou dans un autre pays, peut-être même pour y travailler un jour, mais j’attends le moment opportun. Je conseillerais aux personnes qui souhaitent ou qui ont l’occasion de partir de se lancer car aller dans un autre pays, parler une autre langue, rencontrer des personnes différentes et découvrir une autre culture est une expérience à vivre absolument.

Il faut quand même s’organiser un minimum avant de partir, dans la mesure du possible, pour éviter les déconvenues et surtout pouvoir faire avec ses moyens. Dans mon cas, je n’ai pas eu d’aides pour ce stage, j’ai donc choisi une région frontalière pour que le voyage ne soit pas trop onéreux dans un premier temps, ce qui, après coup, ne m’apparaît pas comme une stratégie si pertinente. Avec un peu de persévérance et de motivation, on peut trouver des solutions même si l’on se confronte souvent à certaines limites. Je déplore le caractère obligatoire du stage à l’étranger pour valider un diplôme, notamment quand on sait que la plupart de ces stages ne sont pas rémunérés et que les aides sont loin d’être systématiques. D’un autre côté, je serais probablement resté en France sans ce critère et serais donc passé à côté de cette opportunité. En tout cas, rien ne sert d’hésiter, il faut foncer, que ce soit pour les études, une expérience professionnelle ou autre car ce type d’expérience ne peut qu’être valorisé par la suite.