Bourges, capitale européenne de la culture 2028

© Bourges 2028

Mercredi 13 décembre. Ministère de la culture. Quatre maires, anxieux, attendent le début de la conférence de presse au cours de laquelle doit être révélé, à la suite de la délibération du jury européen, le nom de la ville française qui sera Capitale européenne de la culture en 2028. Bourges, Clermont-Ferrand[1], Montpellier ou Rouen ? 18 heures. Le verdict tombe et, surprise !, ce sera Bourges, la plus petite des quatre, qui sera la cinquième ville française, après  Paris en 1989, Avignon en 2000, Lille en 2004 et Marseille-Provence en 2013, à recevoir ce qui est ressenti comme une distinction, mais qui est aussi, et surtout, une formidable opportunité de développement touristique et une reconnaissance de notoriété en matière culturelle. Bourges, «  une ville de taille moyenne, de taille humaine, mais avec de grandes ambitions », avait estimé à cette occasion la ministre de la culture Rima Abdul Malak.

 C’est ainsi que s’est achevé un processus qui avait été enclenché deux ans auparavant puisque, selon le calendrier préétabli, c’était au tour de la France de voir une de ses villes être désignée pour 2028, comme cela a été également le cas de la ville tchèque de České Budějovice et de celle de Skopje en Macédoine du Nord, Etat candidat à l’adhésion à l’Union européenne.

Six ans avant l’échéance de 2028, l’appel à candidatures avait été lancé et ce ne sont pas moins de neuf villes françaises qui étaient sur les rangs au début de l’année 2023 : Montpellier, Rouen, Amiens, Bastia, Bourges, Reims, Clermont-Ferrand, Nice et Saint-Denis. Trois mois après il ne restait plus que les quatre présélectionnées. Celles-ci devaient répondre aux critères suivants : l’apport au développement à long terme de la ville, le contenu culturel et artistique, la dimension européenne, l’implication de la société civile et encore le budget. C’est parmi ces quatre que la lauréate a finalement été désignée le 13 décembre dernier.

La ville de Bourges a dès maintenant quatre années pour mettre en œuvre le projet qu’elle avait présenté au jury européen.

La richesse patrimoniale de cette capitale historique du Berry n’a pas été pour rien dans le choix du jury : sa cathédrale Saint-Etienne, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, en est un des fleurons, de même que son Palais Jacques Cœur, résidence, au XVème siècle du grand argentier du roi Charles VII. C’est pourtant la qualité d’un projet intitulé « Territoire d’avenir » et présenté comme un laboratoire des territoires associant culture, inclusion et écologie qui a permis à la préfecture du Cher d’être retenue. Ce dernier critère semble effectivement avoir compté dans le choix du jury. C’est bien, en effet, « une autre vision et un autre moyen de vivre cette Capitale européenne de la culture » qu’a présentés le maire de Bourges, Yann Galut. L’axe des mobilités et de la transition écologique a été particulièrement développé notamment en ce qui concerne le transport des visiteurs avec un programme de trains de nuit culturels qui voyageront dans toute l’Europe sur des lignes reliant la France à ses pays voisins et à d’autres Capitales européennes de la culture.

Ce sont aussi, bien sûr, des projets plus strictement culturels qui ont plaidé pour le choix de Bourges : ainsi, dans l’Hôtel-Dieu, ancien hôpital au cœur de la ville, sera ouverte une Cité européenne des artistes et autrices et auteurs (CE2A) qui soutiendra la création et la diffusion paneuropéennes de la production artistique.

Pour Bourges, cette désignation est évidemment une très bonne nouvelle : le titre de Capitale européenne de la culture est en effet – l’exemple des deux précédents français en la matière, Lille et Marseille, l’a confirmé – un formidable tremplin pour l’attractivité culturelle, touristique et économique du territoire.


[1] La candidature de Clermont-Ferrand était précisément intitulée « Clermont-Ferrand Massif Central » et incluait de ce fait notre territoire limousin.

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