EURADIO, une radio locale européenne

© Simon Marty Euradio

C’est en 2007 que l’association Radio Européenne Nantaise, qui deviendra en 2019 Euradio, a commencé à émettre sur les ondes FM de la région de Nantes, ainsi que sur le web. Le projet était alors de rapprocher l’Europe de ses citoyens, « autour de ce qui les rassemble : leurs quotidiens, au cœur de nos villes et nos régions, leurs préoccupations, qu’elles soient écologiques, sociales ou politiques, et leur passion pour une musique curieuse et indépendante ». Un projet pilote inédit en Europe, qui, avec l’aide des collectivités locales, propose, depuis cette date une large gamme de programmes innovants. Aujourd’hui, avec le passage à la technologie DAB+, Euradio a changé d’échelle et se glorifie à juste titre d’être devenue « la première radio européenne de France ». Un développement qui s’est concrétisé en 2016 avec l’obtention de fréquences numériques à Lille, Lyon et Strasbourg, en 2018 avec cinq nouvelles ères de diffusion (Rouen, Le Havre, Nantes, Saint-Nazaire et La Roche-sur-Yon), huit en 2019 (Bruxelles, Paris, Marseille, Bordeaux, Toulouse, Nice, Tours et Orléans) et enfin deux dernières en 2020, à Rennes et à Angers. Si le cœur du réseau reste à Nantes, celui-ci prévoit de s’enrichir d’ici 2025 d’une quinzaine de nouvelles antennes locales dans les grandes métropoles françaises.

Euradio, qui, à sa création en 2007 avait bénéficié du patronage emblématique de Jérôme Clément, alors président d’Arte, et dont le slogan est « Animons l’Europe ! », se définit elle-même comme une radio généraliste européenne qui « à la différence des médias généralistes traditionnels, place l’Europe au cœur de sa programmation et défend une approche ouverte et décloisonnée des questions européennes, offrant à l’auditeur·ice un traitement de l’information et des mises en perspectives plurielles et de qualité sur la vie politique, sociale, économique et culturelle du continent et de ses citoyen·nes. » Une programmation partagée entre une antenne nationale située à Nantes, et ses différentes antennes locales, de plus en plus nombreuses, avec la conviction que l’information, revendiquée comme « locale-européenne », doit être faite dans les territoires conçus comme des laboratoires d’innovation « y compris dans la fabrique du projet européen ».  C’est en tant que média délibérément engagé que l’accent est mis particulièrement sur les questions sociales et environnementales et que la participation active des acteurs locaux est encouragée que ce soit dans le contenu des différentes émissions, chroniques ou éditos et même dans ses playlists ouvertes aux scènes indépendantes européennes.

Les programmes d’Euradio sont aussi naturellement consacrés, aux grandes problématiques des sociétés européennes, à l’histoire de la construction européenne ainsi qu’au fonctionnement des institutions et aux questions politiques actuelles de l’UE.

Enfin, Euradio est, depuis sa conception, un lieu de formation, une « radio-école », recevant pour des stages de six mois des étudiants de différents pays d’Europe pour les former au journalisme européen de proximité. Depuis sa création, elle a formé plus de 250 jeunes issus d’une trentaine de pays différents.

Radio associative indépendante, Euradio est financée essentiellement par des fonds publics provenant des collectivités locales ainsi que du ministère français des Affaires européennes et de l’Union européenne.

A l’heure où les médias européens connaissent d’importantes difficultés, comme en témoignent la fermeture des bureaux lyonnais de la chaîne Euronews et la disparition annoncée du magazine hebdomadaire « 27 » d’Arte, la vitalité d’Euradio ne peut que nous réjouir.

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