L’huile de noix du Périgord devient une AOP

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Après l’AOC (appellation d’origine contrôlée) décernée par les autorités françaises en 2018, l’huile de noix du Périgord est inscrite au registre des AOP (appellation d’origine protégée de l’Union européenne) depuis le 4 février 2021. Avec le « rudarska greblica », une pâtisserie croate salée à base de fromage, d’herbes, de légumes et de noix, elle fait dorénavant partie des 1 507  références alimentaires et agricoles de l’UE[1] dont la production bénéficie d’une protection juridique.

Jusqu’à présent, seules les huiles d’olive françaises (Provence, Nîmes, Corse, Nice, Haute-Provence, Aix-en-Provence, Vallée-des-Baux et Nyons) avaient reçu une AOP.

Notons que la noix du Périgord, cultivée dans des communes d’Aveyron, Charente, Corrèze, Dordogne, Lot et Lot-et-Garonne, bénéficie d’une AOP depuis 2004 de même que la noix de Grenoble dont la production couvre une partie de l’Isère et s’étire entre la Savoie et le nord de la Drôme.

L’huile de noix du Périgord est une huile vierge, de première pression, obtenue uniquement par procédé mécanique à chaud ou à froid; elle est produite à partir de cerneaux de noix de qualité, issus de variétés locales traditionnelles telles que la Marbot, la Corne, la Grandjean et la Franquette.

Selon la méthode d’extraction, on obtient deux univers sensoriels distincts :

  • extraite à froid, l’huile de noix du Périgord présente une couleur limpide variant du jaune-paille à reflets vert pâle au jaune doré et une texture fluide. Elle est dotée d’une intensité aromatique soutenue de cerneaux de noix secs, de mie de pain avec des notes aromatiques végétales et de noix fraîche. Elle est appréciée pour sa douceur ;
  • extraite à chaud, elle se distingue par une couleur allant du jaune doré au brun doré avec une texture nappante. Elle gagne en intensité aromatique. On se régale de sa saveur fruitée de noix, de croûte de pain cuite, de grillé/torréfié léger, complétée de notes de pain toasté et de biscuit. Elle est appréciée pour sa persistance en bouche.

L’aire d’appellation est la même que celle de la noix du Périgord qui a obtenu son AOP en 2004. Elle dépasse la seule Dordogne pour s’étendre en partie sur la Corrèze, le Lot, le Lot-et-Garonne, la Charente et même l’Aveyron. On y compte 706 producteurs et 42 transformateurs (24 mouliniers et 18 producteurs à façon). Le potentiel à terme est estimé par la filière à près de 100 000 litres d’huile par an.


[1] La liste est disponible dans la base de données européenne eAmbrosia. (faire le lien)

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