Le 4 mai dernier, parmi les nombreuses actions qu’a menées la Maison de l’Europe – EUROPE DIRECT Limousin dans le cadre du Joli mois de l’Europe, s’est déroulé dans les locaux du Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine, site de Limoges, le quatrième épisode de la série de Simulations du Parlement européen dont la première avait eu lieu au printemps 2018 et qui avait connu une interruption en 2020 et 2021 à cause de la crise sanitaire.
Ce sont près de 90 lycéens de première ou de terminale venus de deux établissements de l’Académie de Limoges dont la rectrice était présente à l’ouverture des travaux, le lycée Edmond Perrier de Tulle et le lycée Delphine Gay de Bourganeuf, auxquels s’était joint le lycée Alcide Dusolier de Nontron, en Dordogne, qui étaient conviés par la Maison de l’Europe à une journée de travail et d’échanges en tant que « députés européens d’un jour ».
Le principe de ces journées est effectivement de « se mettre dans la peau » d’un parlementaire européen et de se livrer au travail législatif qui est celui des « vrais » élus. L’objectif est de permettre à ces jeunes citoyens européens d’appréhender par une expérience concrète le fonctionnement de l’institution parlementaire et l’élaboration de textes législatifs : en matinée, travail en commissions thématiques, l’après-midi, délibérations et votes en une séance plénière.
C’est en fait un cheminement pédagogique entamé il y a plusieurs mois qui a permis à ces élèves de se familiariser avec les différents sujets de débat : des dossiers [1] élaborés par une équipe de la Maison de l’Europe avaient pour but de leur faire découvrir, à partir de documents et de questionnements, les quatre problématiques choisies pour cette session : la question climatique et les mesures à prendre pour atteindre au plus tôt la neutralité carbone ; la défense des valeurs européennes et les moyens de les faire respecter par les différents Etats membres de l’UE ; le débat sur la nécessité ou non de créer une armée européenne ; et enfin les moyens d’assurer l’accueil des migrants dans l’Union européenne dans le respect du principe de solidarité entre les Etats membres.
Des thématiques à l’évidence complexes et qui – le déroulement des échanges l’a clairement mis en évidence – ne pouvaient se satisfaire de réponses consensuelles ou simplistes.
C’est dans le cadre des quatre commissions que les eurodéputés-lycéens ont d’abord débattu. Une proposition de loi en trois articles était soumise à chacune d’entre elles et les participants étaient invités à en discuter, soit pour l’adopter telle qu’elle, soit pour la refuser, soit enfin – et c’est le choix qui s’est avéré le plus fréquent – pour l’amender. Des amendements et explications rédigés en français, mais aussi en anglais ou en espagnol, langues européennes pratiquées dans les lycées représentés, à l’image du plurilinguisme de l’institution parlementaire européenne.
La séance plénière de l’après-midi constitue le moment fort de ces journées de simulation : dans le cadre, impressionnant pour beaucoup, de l’hémicycle de l’ancienne assemblée régionale du Limousin et sous la présidence tout aussi solennelle d’une eurodéputée en activité, Mme Laurence Farreng, c’est la restitution des travaux en commission qui est au programme en vue de leur adoption. Les rapporteurs des différentes commissions sont appelés à la tribune pour y lire, en français et dans l’autre langue choisie, la version amendée ou non de l’article dont ils avaient la charge et y développer l’argumentation qui a permis sa rédaction. Sous l’autorité aimable mais vigilante de la présidente, les députés-lycéens sont ensuite invités à échanger leurs points de vue dans le temps assez bref qui leur est imparti, comme ceci est d’usage dans la « vraie » assemblée européenne. Des échanges parfois vifs qui sont conclus par un vote, d’abord sur chacun des articles puis sur l’ensemble de la proposition de loi. Une complexité de procédure qui a d’ailleurs dû être explicitée par Mme Farreng afin de lever certaines incompréhensions, pour une démonstration « en situation » du travail législatif.
A l’issue d’une séance de près de deux heures qui a vu adopter trois des quatre propositions élaborées par les commissions, et rejeter l’une d’entre elles sur la question de l’armée européenne, les participants sont invités à la traditionnelle photo de groupe autour de la présidente et des animateurs de cette journée. Mme Farreng a également souhaité profiter de ce moment informel pour répondre aux questions des jeunes sur son travail parlementaire.
Au final, une quatrième session réussie, à la satisfaction de l’ensemble des acteurs, élèves, enseignants et organisateurs, et saluée à juste titre par la presse locale [2] qui a recueilli les témoignages de quelques participants.
Une expérience qui ne demande qu’à être reconduite en 2024, année cruciale pour l’Europe puisque se dérouleront au printemps les élections chargées de renouveler l’Assemblée de Strasbourg.
[1] Disponibles à la Maison de l’Europe en Limousin
[2] Le Populaire du 6 mai 2023.