2021 : Année européenne du rail

© Union européenne, 2021 – Service audiovisuel

Le 15 décembre 2020, le Parlement européen a approuvé une proposition de la Commission visant à désigner 2021 comme « Année européenne du rail » afin de promouvoir un moyen de transport vert et sûr, tout en encourageant les citoyens et les entreprises à l’utiliser.

Cette décision va de pair avec les efforts de l’Union européenne pour promouvoir des modes de transport respectueux de l’environnement et parvenir à la neutralité climatique d’ici 2050, un objectif fixé dans le Pacte vert européen[1].

Mobilité durable et sûre

Dans l’Union européenne, les transports représentent 25 % des émissions de gaz à effet de serre ; depuis 1990, seul le rail a réduit ses émissions et représente donc une excellente alternative pour voyager de façon durable, écologique et responsable. En effet, le transport ferroviaire n’est responsable que de 0,4 % des émissions de CO(à la différence pour un trajet similaire de la route ou de l’avion), son réseau étant largement électrifié. En outre, le rail est abordable, confortable et sûr : il s’agit du mode de transport terrestre avec le plus faible nombre d’accidents mortels. Enfin, le Parlement européen a approuvé des mesures pour protéger davantage les voyageurs.[2]

Le rail relie parfois des zones reculées, assurant la cohésion interne et transfrontalière des régions européennes. Malgré cela, seulement 7 % des personnes voyagent en train et 11 % des marchandises sont transportées par rail. Pour réaliser un espace ferroviaire unique européen, quelques obstacles comme les infrastructures obsolètes et les coûts de maintenance élevés restent à surmonter.

Pour développer davantage le fret ferroviaire et le transport par voies navigables intérieures, les pays aidés par l’UE devront investir de manière substantielle ; la mise en œuvre du Réseau TransEuropéen de Transport (RTE-T)[3] prévoit aussi le développement des infrastructures dans l’UE grâce aux engagements du Parlement européen et du Conseil de l’Union. L’idée est de mettre en place un marché unique du transport en augmentant tous les types de déplacement à condition de respecter l’environnement et d’intégrer de nouveaux membres. Ce réseau doit aussi faciliter les échanges de biens et de personnes, améliorer le temps de trajet entre pays de l’UE, la compétitivité économique et accroître la cohésion sociale.

2021 est surtout l’année de la mise en œuvre intégrale du 4ème paquet ferroviaire[4] qui doit soutenir la croissance économique, être un moteur postpandémie et supprimer les derniers obstacles institutionnels, juridiques et techniques, malgré de nombreuses réticences locales…

La Commission a lancé l’initiative Connecting Europe Express[5] : plusieurs trains ont circulé à travers l’Europe, du 2 septembre au 7 octobre, par exemple en Nouvelle-Aquitaine (Hendaye et Bordeaux). Lors de l’arrêt du train à Hendaye, Carlo Secchi, coordonnateur européen du Corridor atlantique, a rappelé que le rail était le mode de transport le plus écologique et que les connexions ferroviaires transfrontalières étaient primordiales, Hendaye occupant un point symbolique de liaisons avec l’Espagne et tout le Sud de la France (Limoges compris).

A cette occasion il a aussi été rappelé le projet coordonné par l’Eurorégion sur Hendaye avec de multiples financements via le POCTEFA[6] qui vise à promouvoir le développement durable des territoires frontaliers de l’Espagne, de la France et de la Principauté d’Andorre.

Lors de l’arrêt du train à Bordeaux, Herald Ruijters, Directeur de l’investissement, du transport innovant et durable, à la DG MOVE de la Commission européenne a insisté sur « le fait que les investissements dans les infrastructures doivent se faire main dans la main entre les niveaux local, régional, national et européen ». Il a par ailleurs affirmé qu’il y aurait une LGV vers le Sud de Bordeaux, la France ne pouvant pas l’éviter alors que le Portugal et l’Espagne investissent. La Commission européenne proposera une version révisée du RTE-T à la fin de l’année.

Lors des dernières Journées européennes du Patrimoine des 18 et 19 septembre, notre Ministère de la Culture a souhaité mettre en valeur « le Patrimoine ferroviaire riche, varié, intergénérationnel, multiple et présent dans tous les arts. A la fois symbolique et poétique, il concerne le chemin de fer en tant que concept, dans ses composantes immobilières, mobilières et immatérielles mais se manifeste aussi par le rapport qu’il entretient avec les paysages qu’il traverse ».

Notre Patrimoine ferroviaire raconte notre histoire collective depuis le XIXème siècle ; il est riche de lieux classés monuments historiques, de gares, d’ouvrages d’art présents partout sur notre territoire, de petits patrimoines comme les barrières, les éléments de mobilier (Cf. ceux réinstallés en gare de Limoges[7]), les affiches publicitaires, voire même de multiples savoir-faire comme le travail du bois, du métal ou la gastronomie.

[1] Le Pacte vert : pour une UE durable et climatiquement neutre | Actualité | Parlement européen (europa.eu)

[2] Passagers ferroviaires : de nouvelles règles pour mieux les protéger | Actualité | Parlement européen (europa.eu)

[3] Le réseau transeuropéen de transport – Touteleurope.eu

[4] Le quatrième paquet ferroviaire (europa.eu)

[5] À propos – Connecting Europe Express

[6] POCTEFA – POCTEFA, qu’est-ce qu’est?

[7] La gare de Limoges retrouve une partie de son mobilier original – Limoges (87000) (lepopulaire.fr)


Sources :

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