Beethoven en 9 symphonies, en 9 lieux européens et en 1 jour ! C’est cet audacieux défi qui a été relevé avec brio par la chaîne franco-allemande ARTE pour le plus grand plaisir des mélomanes, des amoureux de « Ludwig Van » (c’était en effet l’inscription qui apparaissait dans un coin de l’écran), et de tous les Européens curieux de découvrir certaines pages de sa musique et certains lieux emblématiques de la culture européenne.
La journée était initialement programmée dans l’année 2020 qui était celle du 250ème anniversaire de la naissance du compositeur allemand. La crise sanitaire a seulement repoussé l’événement de quelques mois : la diffusion a eu lieu le dimanche 6 juin 2021 entre 12 heures 45 et 22 heures 15.
Un programme ambitieux mais simple à la fois : diffuser la retransmission, en direct pour 7 d’entre elles, des 9 symphonies de Beethoven, dans leur ordre chronologique et de numérotation, chacune dans un lieu différent, par un ensemble différent avec, à sa tête, un.e chef.e différent.e, les lieux choisis étant, bien entendu, considérés comme des lieux majeurs de l’histoire et de la culture européennes : Bonn, la ville natale de Ludwig, le palais du Belvédère à Vienne, ville dans laquelle Beethoven a vécu 25 années de sa vie, les ruines antiques de Delphes, les bords du Lac Léman ou encore Strasbourg. Les retransmissions des concerts étaient illustrées par des vues de chacun des sites et accompagnées des commentaires introductifs et conclusifs de deux experts musicaux, l’Allemande Annette Gerlach et le Français Christian Merlin, par ailleurs producteur sur France-Musique, ainsi que ceux de huit de leurs collègues européens.
La volonté d’ARTE d’être le producteur de ces retransmissions est tout à fait conforme à son statut de chaîne culturelle à et sa dimension européenne. Une dimension européenne que l’on retrouve à l’évidence dans la personnalité et la musique de Beethoven, dont l’Hymne à la Joie, extrait de la 9ème symphonie, est devenu l’hymne que s’est choisi l’UE en 1986. Mais Beethoven était aussi le porteur passionné de ce que l’on appelle aujourd’hui « les valeurs européennes », dont l’amitié entre les peuples, la fraternité, la justice… Un humaniste qui, dès les premières années d’un XIXème siècle européen agité, porte les idéaux qui nourriront un siècle et demi plus tard la construction européenne.
L’hommage rendu par ARTE était donc particulièrement le bienvenu, et, pour ne s’en tenir qu’à l’aspect artistique, le spectacle qui a été donné de cet ensemble monumental que sont les symphonies de Beethoven, était vraiment à la hauteur, avec des orchestres de premier plan. Nous signalerons simplement la performance assurée par la cheffe de l’un d’entre eux, le Wiener Symphoniker, la jeune américaine Karina Canellakis, à la direction magistrale de l’emblématique 9ème sur le parvis du Belvédère !
Tous les concerts peuvent être visionnés en podcast sur le site d’Arte.