Je m’appelle Robin, j’ai 23 ans et j’ai décidé de partir un an en Serbie dans le cadre d’un projet de volontariat européen.
L’année dernière, j’étais étudiant en droit à la faculté de Limoges et j’ai réalisé un service civique à la Maison de l’Europe. Ne sachant pas vraiment dans quelle direction m’orienter pour la suite, j’ai décidé de prendre un an pour faire une pause et découvrir autre chose.
J’ai alors pensé partir à l’étranger. La Serbie m’attirait particulièrement puisque c’est mon pays d’origine. J’ai cherché des solutions pour travailler là-bas mais c’était très difficile parce que je ne parle ni serbe ni anglais. Puis, un peu par hasard, je suis tombé sur l’annonce de Jules Verne, une association en Serbie qui cherche des volontaires français.
L’annonce se trouvait sur le site internet du Corps Européen de Solidarité (CES): un programme de volontariat européen qui permet à des jeunes de partir à l’étranger en prenant en charge les principaux frais (voyage, logement, nourriture, etc).
La seule annonce en Serbie était donc Jules Verne, une association qui est à la fois une école maternelle et un centre de langue.
L’annonce correspondait à mon seul critère: elle était en français.
Mais il y avait quand même un petit problème, l’éducation ne m’a jamais intéressé et je n’ai jamais travaillé avec des enfants.
Après un premier entretien où je suis bien obligé d’expliquer que je n’ai aucune compétence et que je suis bien plus attiré par la Serbie que par le projet, je suis convoqué pour un deuxième. Étonnement, les deux se passent très bien. De mon côté, je découvre la petite équipe de Jules Verne, qui me parait gentille et accueillante. Quelques jours plus tard, je reçois un mail de Jelena, la directrice, qui m’informe que ma candidature a été acceptée.
C’est donc parti pour un an à Novi Sad, je commence le 1er septembre.
Nous sommes trois volontaires français cette année, on habite ensemble dans un appartement à 15 minutes à pied de notre lieu de travail. Chacun a sa chambre. C’est la première fois que je pars de chez mes parents mais l’adaptation est plutôt facile. Je suis aussi bien aidé par Océane et Chloé, les deux autres volontaires, qui sont donc aussi mes colocataires et désormais amies.
Pour le travail, l’adaptation a été plus difficile, j’ai essayé de trouver mon rôle entre mes capacités et ce que l’on attendait de moi en tant que volontaire. Ce qui m’a beaucoup aidé c’est que personne ne m’a mis de pression. J’ai pu avancer à mon rythme au fur et à mesure que j’apprenais et que je prenais confiance en moi. L’autre chose qui m’a beaucoup aidé c’est que Chloé et Océane sont géniales et capables de tout faire, elles. Aujourd’hui je suis super content parce que j’apprends plein de choses que je n’aurais jamais pensé savoir faire. En plus, j’apprécie vraiment le contact avec les enfants alors que ça me faisait un peu peur avant de venir.
La dernière chose très importante pour moi : mes liens avec ma famille ici, en Serbie. J’ai eu l’occasion de rencontrer des personnes adorables qui habitent Novi Sad et dont je ne connaissais même pas l’existence. J’apprends le serbe et je suis désormais capable de dire quelques phrases et d’avoir des petites conversations très basiques. J’ai donc pu rendre visite seul à ma famille de Negotin, celle que je connais depuis longtemps. C’est vraiment beau et agréable de voir à quel point ils sont heureux et fiers que je sois là.
Cette expérience est vraiment une réussite sur tous les plans (si on met de côté mes progrès en anglais). J’ai l’impression d’avoir grandi, d’être devenu plus autonome et surtout d’avoir vécu des choses qui resteront uniques dans ma vie. Il me reste encore trois mois où je vais en plus avoir l’occasion de voyager dans les pays voisins.
L’année prochaine j’espère reprendre mes études mais pas dans le droit, plutôt en histoire ou en géographie et faire du vélo.